Université pour tous de Bourgogne

Chalon-sur-Saône

Madame d’Arconville et les Sciences au siècle des Lumières.

arconville

Dans sa quête passionnée de connaissances, Madame Thiroux d’Arconville (1720 - 1805) a privilégié les sciences. Cette femme singulière, autodidacte cultivée, y a trouvé, bien au-delà du phénomène de mode observé dans les classes aisées, matière à réflexion, et source d’humanisme comme de sagesse. Que ce soit en botanique, en anatomie, en chimie, elle a fait preuve de connaissances approfondies et, dans les recherches qu’elle a menées dans son ropre laboratoire sur la putréfaction, d’une attitude scientifique hors du commun.

Traductrice (et presque co-auteur) du Traité d’Ostéologie de A.Monro, ou des Leçons de Chymie de P. Shaw, ou auteur elle-même de l’Essai pour servir à l’histoire de la putréfaction, elle est toujours restée sous le voile de l’anonymat. Son besoin de publier a largement dépassé le cadre des sciences car elle a également écrit des oeuvres morales romanesques, comme des biographies. Cette volonté de publier, anonymement, traduit ses aspirations comme les contraintes auxquelles elle était soumise. Ses écrits nous permettentaujourd’hui de lui rendre hommage, comme de mesurer les difficultés rencontrées par une femme hors normes dans le contexte socio-culturel des Lumières.

1. É. Bardez, “Au fil de ses ouvrages anonymes, Madame Thiroux d’Arconville, femmes de lettres et chimiste éclairée ”, Rev. Hist. Pharmacie, 2009, LVII, n°363, pp. 255-266.

2. É. Bardez, “Madame d’Arconville et les sciences. Raison ou résonance ? ”, chapitre dans « Madame d’Arconville, une femme de lettres et de sciences au siècle des Lumières », dir. P. Bret et B. Van Tiggelen, préface d’Élisabeth Badinter, Hermann, 2011, pp. 35-52.

3. É. Bardez, “Mme d’Arconville a-t-elle sa place dans la chimie du XVIIIe siècle ? ”, dans « Madame d’Arconville, moraliste et chimiste au siècle des Lumières », ed. M. A. Bernier et M. L. Girou Swiderski, Voltaire Foundation, University of Oxford, 2016, pp. 161-182.