Chalon-sur-Saône
Histoire des techniques
Le 19 juin 1887, dans son journal l’Écho des mines et de la métallurgie, l’ingénieur-journaliste Francis Laur décrit ainsi les établissements Schneider : « La situation du Creusot : les ateliers de construction sont en pleine fièvre pour la guerre et la marine. C’est merveilleux d’activité. Actuellement, trente-deux affûts sont en construction, quatre machines de torpilleurs (les coques sont faites à Chalon), des plaques de blindages de 40 tonnes pour le Magenta… En résumé, Le Creusot, comme ateliers de construction, est plus beau et plus puissant que jamais. »
Et pourtant, un an plus tôt, Schneider et Cie étaient en grande difficulté, avec l’arrêt de la plupart des hauts fourneaux ainsi qu’une réduction très importante de l’activité des mines et des aciéries. Mais en l’espace de quelques mois, comme certaines usines stéphanoises d’ailleurs, Le Creusot et ses sites satellites ont connu une reconversion d’envergure, marquée par la volonté de concevoir et construire les objets techniques qui composent les navires de guerre et, progressivement, des bâtiments complets, de tous les tonnages, selon une logique qui s’est maintenue jusqu’à la Première Guerre mondiale.