Université pour tous de Bourgogne

Chalon-sur-Saône

Histoire de la Suisse durant les deux guerres mondiales

Histoire Contemporaine

  • Mardi 10 Octobre 2017
    14 h 30 16 h 00
  • Maison des syndicats
suisse allemagne

A la fin du XIXe siècle et jusqu’en 1915, l’Etat-major français a des doutes – non justifiés – co0ncernant la volonté de la Suisse de se défendre contre une invasion allemande. Cela explique la construction de fortifications à la frontière suisse, entre autres au Lomont au sud de Belfort. En 1915, le commandement français élabore un plan « H » comme « Helvétie » qui n’est rien d’autre qu’un projet d’invasion. Pendant la bataille de Verdun en 1916, il se met à craindre une opération allemande à travers la Suisse avec, comme objectif la région de Lyon ou le nord de l’Italie. Le général Weygand vient à Berne discuter d’une coopération avec le chef de l’Etat-major général suisse, Theophil von Sprecher. Ces contacts vont déboucher sur une planification qui raccourcirait les délais d’intervention, si le Gouvernement suisse demandait l’aide de la France.

Depuis 1936, on sent le risque d’une guerre en Europe. Le commandant du 1er corps d’armée suisse, Henri Guisan, qui deviendra général et commandant en chef de l’Armée suisse en septembre 1939, prend des contacts officieux avec le commandement français. Il est conscient que l’Armée suisse ne pourra pas se défendre seule et tenir face à la Wehrmacht, un envahisseur potentiel beaucoup plus fort. Il compte donc sur l’aide de l’Armée française qui passe pour la première du monde. Jusqu’au mois de mai 1940, deux officiers de liaison, le colonel Garteiser du côté français, le major EMG Barbey du côté suisse, poussent très loin les planifications et les préparatifs. Par exemple, les formations du 2e corps d’armée suisse aménagent les positions prévues et les abris de l’artillerie française au sud de Bâle.

La catastrophe se produit sur le front Ouest en juin 1940, le maréchal Pétain demande l’armistice. Le général Guisan se trouve alors bien dépourvu avec sa ligne de défense sur le Plateau, qui se justifiait dans la perspective de l’aide française. Maintenant, il est seul. Il décide de replier l’essentiel de ses forces dans les Alpes, de faire de la dissuasion: « Si vous nous envahissez, on détruit pour des années les lignes ferroviaires alpines indispensables à l’Allemagne et à l’Italie. C’est la stratégie du Réduit national.