Université pour tous de Bourgogne

Chalon-sur-Saône

George Sand, un grand écrivain olfactif, à la croisée du parfum et de la musique

Littérature

      George Sand est universellement connue comme romancière et féministe mais c’est aussi une très grande olfactive, très concernée  par les rapprochements entre le parfum et la musique. Elle a célébré les chemins creux fleuris d’aubépine, mais elle est en même temps une femme sulfureuse qui a défrayé la chronique parisienne en s’habillant en homme et en fumant la pipe et le cigare. Plus tard, dans sa propriété de Nohant,  organisé comme un véritable cénacle  parfumé et où elle reçoit les écrivains, les peintres et les musiciens les plus célèbres de son temps,  elle écoutera Chopin en respirant les roses de son rosarium.

      Dès l’enfance, sa vie fut placée sous le signe des odeurs. Lorsqu’elle raconte ses amours et ses passions, les notations odorantes sont constamment au premier plan.

      Elle-même se surnommera avec humour « Piffoël », allusion à son nez un peu long qui fera le bonheur des caricaturistes.

Ses tout premiers souvenirs olfactifs sont placés sous le double signe du suave et du nauséabond. "Au sortir du bain, ma mère m'enduisait de soufre de la tête aux pieds, puis elle me faisait avaler des boulettes de soufre dans du beurre et du sucre. Ce goût et cette odeur dont je fus imprégnée m'ont laissé une grande répugnance pour tout ce qui me les rappelle".

      Pour supporter les émanations soufrées, l'enfant presse contre elle  un bouquet de roses. Symboliquement le destin olfactif de George Sand est désormais scellé : elle tiendra de la rose et du soufre.

Plus tard, elle portera aussi un parfum, son « «principal luxe », reconstitué à l’identique par Dominique Ropion et conservé à l’Osmothèque.

Au cœur de la vie littéraire, artistique et musicale de son temps, elle anticipe un courant de pensée qui  dans la seconde moitié du XIX ° siècle compare l’art du parfumeur à celui du poète, du peintre et surtout du compositeur de musique.