Chalon-sur-Saône
Histoire Contemporaine
Les Russes et les Ukrainiens d’aujourd’hui (et les Biélorusses) proviennent du même tronc commun : la Rhûs de Kiev, premier Etat des Slaves de l’Est, qui se constitue à la fin du IXe siècle de notre ère dans la steppe qui s’étend au nord de la mer Noire, entre les Carpathes à l’Ouest et l’Oural et la mer Caspienne à l’Est.
Il n’y a alors ni Russes, ni Ukrainiens, ni Biélorusses, mais des Slaves de l’Est qui, sous l’impulsion de groupes de guerriers conquérants -les Vikings, appelés là-bas Varègues – s’organisent en un vaste Etat de la mer Noire à la mer Baltique.
L’invasion mongole de 1237-1240 disloque cet Etat, devenu chrétien et membre de la Chrétienté à part entière en 988.
Au milieu du XIVe siècle l’histoire de ces trois peuples commence à diverger : la steppe entre Kiev et mer Noire et ses occupants et la Biélorussie actuelle tombent sous la domination lituanienne, puis lituano-polonaise.
Au nord-est, à partir de 1462, le prince de Moscou parvient à constituer un Etat fort, centralisé, mais fortement enclavé dans les forêts du nord-est, sans accès à la mer : la Moscovie.
C’est dans la deuxième moitié du XVIIe siècle que ce nouvel Etat parvient à arracher à la Pologne une partie de l’actuelle Ukraine (la rive droite du Dniepr et Kiev) et l’intègre à son empire en voie de formation.
Pendant les trois siècles suivants (1667-1991), les différentes régions de l’Ukraine actuelle seront incorporées à l’Empire russe : mais jamais les Ukrainiens, dont la langue, comme la langue russe, se forme peu à peu entre les XIVe et XVIIe siècles – n’abandonneront leur désir d’indépendance :
C’est cette histoire mouvementée, complexe, que racontera avec nuances Philippe Comte, en l’illustrant de nombreuses cartes et de « choses vues », de considérations tirées de sa connaissance intime du terrain (URSS, puis Russie et Ukraine) depuis un demi-siècle.