Chalon-sur-Saône
Géopolitique
Dans un premier temps, sera rappelée l'histoire de la Russie comme puissance - puissance régionale d'abord, à partir de la fin du XVe siècle, puissance mondiale ensuite, à partir de Pierre 1er puis de Catherine II,jusqu'à la désagrégation de l'Union soviétique à la fin de l'année 1991.
Ensuite, on rappellera les données de la crise des années 1990, plus précisément des années 1992-1995, car dès 1995 le président Eltsine part à la recherche d'une grande "idée russe". Sans résultat, mais la démarche est révélatrice du "désir de puissance" et de reconnaissance internationale qui l'accompagne.
C'est le président Poutine qui fera prendre son grand tournant à la politique internationale de la Russie, et ce précisément en 2007, dans son discours de Munich. Alors la Russie se détourne de l'Occident, le désigne à nouveau comme l'ennemi, dans la grande tradition soviétique, et applique désormais une ligne beaucoup plus agressive, intrusive aussi, vis-à-vis de ses anciens partenaires des années 1990.
Poutine et l'oligarchie qui le soutient lancent alors le pays dans ce qui a toutes les apparences d'une reconstitution systématique de l'espace soviétique :
- agression russe en Géorgie en août 2008
- annexion de la Crimée en mars 2014 et allumage d'une guerre locale dans l'est de l'Ukraine.
De quoi s'agit-il?
D'un remake de l'Union soviétique, dont Poutine est clairement nostalgique? D'un retour à la politique des "sphères d'influence", en quelque sorte à la doctrine Monroe, si longtemps pratiquée par les Etats-Unis d'Amérique eux-mêmes? Ou s'agit-il d'une tentative de répandre un contre-modèle de société? Mais alors lequel? Ou bien peut-être n'est-ce qu'une fuite en avant, un mirage nationaliste jeté en pâture au peuple pour le dissuader de demander des comptes de deux décennies de gestion, qui ont fait de la Russie l'une des sociétés les plus injustes du monde développé et de son système politique - une "dictature soft"?