Chalon-sur-Saône
Publié le 06-03-2015
Le pyréolophore, premier moteur à combustion interne inventé par les frères Niépce
À l’occasion du 250e anniversaire de la naissance de Nicéphore Niepce, Manuel Bonnet et Jean-Louis Bruley proposeront au printemps 2015 un ouvrage sur le « pyréolophore, ou nouvelle machine dont le principe moteur est l’air dilaté par le feu » intitulé du brevet demandé en 1806 par les frères Niépce.
En effet, Joseph-Nicéphore Niépce (1765-1833) c’est non seulement l’invention de la photographie mais avant cela c’est aussi, de concert avec son frère Claude Niépce (1763-1828), celle du moteur à combustion interne, vulgairement dit « moteur à explosion ». Les Niépce ont explicitement baptisé leur principe moteur « pyréolophore » (du grec pyr = feu / éole = vent / phore = qui transporte).
On a dit que le moteur fut « la grande affaire de leur vie ». C’est vrai. Conçue vers 1795, l’invention leur valut tous les honneurs en 1806, les ruina, et Claude en mourut fou en Angleterre en 1828.
Cet essai est en réalité l'aboutissement de 33 ans recherches en vue d'une série télévisée consacrée à la famille Niépce. Mes oncles, dit Manuel Bonnet, ayant toujours entendu parler du « gros brutal », le moteur à explosion que Nicéphore et son frère Claude firent breveter sous l’Empire, me conseillèrent de m’intéresser aux travaux de Pierre Clerget, le célèbre motoriste aéronautique qui, en 1924, fit sensation en exhumant cette invention méconnue de Nicéphore. Henriette Clerget, la fille de l’ingénieur m’orienta vers le Musée de l’Air et de l’Espace où se trouvent les archives de son père.
Dans ces archives, un article du journal Le Matin du 18 décembre 1924, fait le compte-rendu de la communication donnée par Clerget, à l’invitation de la Société française de Navigation aérienne : Nouvelles recherches sur les origines du moteur à combustion interne. Le moteur des frères Niépce (1806). Au cours de cette soirée présidée par Auguste Rateau membre de l’Institut, en présence du représentant de l’aviation française, de son homologue japonais, des descendants des familles Niépce et Carnot et d’une très nombreuse assemblée d’ingénieurs, Clerget révéla et expliqua l’« œuvre prodigieuse des frères Niépce ». Homologuée par Lazare Carnot en 1806, tombée dans l’oubli, l’invention venait d’être exhumée par l’éminent motoriste, grâce au brevet du 3 avril 1807, miraculeusement retrouvé à l’Office National de la Propriété Industrielle.
Dans le cadre de son activité professionnelle au Lycée Nicéphore Niépce, Jean-Louis Bruley, a reconstitué le moteur d’après le brevet de 1807, et présente l’engin en 2000 lors d’une fête sur la Saône. Comme en 1806, le moteur (version GPL) propulse un bateau par réaction.
Grâce au parrainage de l’Académie des sciences représentée par Olivier Pironneau, son délégué pour la section de mécanique, la Maison Nicéphore Niépce a fêté le bicentenaire du moteur à combustion interne inventé par des frères Niépce, confirmant ainsi l’homologation de 1806 (par Lazare Carnot) et de 1825 (par Auguste Rateau).
Les 12 & 13 octobre 2013, à la Fête de la science à Chalon-sur-Saône, exposition du diaporama historique de l’invention du moteur à combustion interne par les Niépce ; présentation de sa maquette à l’échelle 1 reconstituée sous la direction de Jean-Louis Bruley et présentation de l’animation 3 D du moteur en mouvement. Yves Fournier, président de L’UTB se déclare honoré d'assurer l'édition du livre sur le pyréolophore pour le printemps 2015, pour le 250ème anniversaire de la naissance de Nicéphore Niépce.
Un contrat d'édition a été signé entre l'UTB et les auteurs le 20 janvier 2015.
Cet ouvrage paraitra après les vacances d'été 2015
Né en 1949, arrière-petit-fils de Marie-Louise Niépce (1872-1939), arrière-petite fille de Joseph-Nicéphore Niépce ; par conséquent descendant direct de l’inventeur au 6e degré.Admis au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique en 1969. Élève de Louis Seigner. Jouera dans une vingtaine de pièces, une soixantantaine de téléfilms et plusieurs films.
Manuel Bonnet a par ailleurs publié de nombreux ouvrages et articles sur Niépce, en particulier, Correspondance et Papiers. Avec Jean-Louis Marignier. Éd. Maison Niépce, 2003, 2 vol., 1535 p. parrainée par l’Académie des sciences et l’Académie des beaux-arts réunies.
Né en 1949 à Arnay-le-duc, en Côte-d’Or, dans une maison qui est devenue Musée des Arts de la Table. Normalien de Cachan et agrégé de génie mécanique, il a enseigné les sciences de l’ingénieur en classes préparatoires du lycée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône.
Il a reconstruit avec une équipe de collègues dans le cadre d’un support pédagogique, un moteur fluvial fonctionnant rigoureusement sur le même principe que le pyréolophore de Niépce, démontrant qualitativement et quantitativement l’incroyable modernité de ce premier concept de propulsion.
Il a piloté la reconstruction à l’identique de ce premier moteur sis à la maison musée de Saint Loup de Varennes, là même ou fut mise au point cette invention historique, et a codirigé avec Hadrien Duhamel, ingénieur des Arts et Métiers, la vidéo 3D montrant le fonctionnement dynamique de ce moteur originel.