Chalon-sur-Saône
Histoire
La guerre a diversement frappé les pays d’Europe centrale, davantage la Pologne et l’Allemagne que la Tchécoslovaquie ou l’Autriche, mais le partage de la région va se faire en fonction de critères purement stratégiques, non pas lors de la conférence de Yalta, mais dès la fin des opérations, en fonction de l’avance des troupes alliées. Officiellement il s’agit pour tous de rétablir la démocratie partout, mais l’URSS étend ses frontières vers l’ouest et entend bien se protéger grâce à une ceinture d’états amis.
A partir de 1945, les Partis communistes participent à l’Est à des coalitions qui leur permettent de contrôler plus ou moins vite le pouvoir, et les Occidentaux commencent à s‘en inquiéter. La situation divergente des zones allemandes traduit l’amorce d’un partage. La crise éclate en 1948 quand les communistes prennent le pouvoir à Prague et que la création d’un Mark occidental annonce la division allemande : le blocus de Berlin-Ouest est l’épisode le plus spectaculaire d’une tension qui débouche en 1949 sur la création de deux états allemands rivaux. Seules la Yougoslavie et l’Autriche resteront à l’écart du grand partage.
On rappellera ensuite les principales phases de cette confrontation. 1° à l’époque stalinienne les « démocraties populaires » doivent imiter le modèle soviétique, tandis que l’Allemagne fédérale du chancelier Adenauer tente de s’intégrer dans une alliance occidentale en cours de construction. 2° Mais à partir de 1953, le modèle stalinien subit une contestation importante, d’abord à Berlin-Est et surtout en 1956 en Pologne et en Hongrie. Le système soviétique réagit selon les cas à ces crises, mais amorce une relative détente avec l’Ouest. Les limites de cette détente sont évidentes quand les dirigeants de la RDA élèvent le mur de Berlin en 1961.
3° les deux blocs semblent voués à cohabiter sans véritables relations, mais le système communiste paraît s’enliser au moment où l’Ouest accède à la société de consommation. La crise tchécoslovaque de 1968 montre l’impossibilité de réformer le régime. Comme à Berlin-Est et à Budapest, les Occidentaux laissent les Soviétiques intervenir à Prague.
4° le chancelier ouest-allemand Brandt en tire après 1969 la conclusion qu’il faut changer de politique avec l’Est ; il reconnaît les frontières polonaises et ouvre le dialogue avec la RDA. On va pouvoir commercer, circuler et investir, mais les régimes communistes vieillissent sans satisfaire les aspirations de leurs citoyens et la relance des tensions entre les blocs après 1979 pose, à partir de la crise polonaise, le problème de la survie du système tout entier.